[Concert] Piano Duo Ludmila Berlinskaia & Arthur Ancelle au Bal Blomet

A tout seigneur tout honneur. 50 ans après sa mort, Chostakovitch ouvre le bal rue Blomet. Sa suite pour deux pianos opus 6 salue le père qu’à 16 ans à peine il vient de perdre. Le jeune homme puise dans son cœur comme dans l’esprit de ses pairs. Avec celle du père trop vite, trop tôt disparu, une autre figure apparaît : celle du musicien que sa propre intimité appelle aux formes les plus vastes.

L’expression d’un intense chagrin comme d’une immense volonté perce l’œuvre que Ludmila Berlinskaïa et Arthur Ancelle servent dans une interprétation claire, profonde et ressentie. Le romantisme de Rachmaninov, le lyrisme dramatique de Tchaikovsky et l’appel aux sens du jeune Chostakovitch accompagnateur de films muets pour aider sa famille à vivre sont là.
Comme l’ironie amère du compositeur conduit par la vie de l’innocence à la douleur. Ah, cette Danse Fantastique ! Comme l’esprit sensible et puissant qui croque, médite et pénétre autant qu’il peint et éclaire. Ah, ce carillon funèbre du début repris en final ! Intimes et symphoniques, les deux claviers unis et réunis sont ici chez eux. Le jeune Dimitri créa cette œuvre avec sa sœur.

30 ans plus tard Chostakovitch dédie son Concertino pour deux pianos à son fils Maxime. Le jeu, les couleurs, l’esprit et les racines du père qui sait aussi bien divertir que transmettre font merveille sous les doigts et la mise en place parfaite des deux virtuoses aguerris et complices.

Les amateurs du duo de piano sur scène ce soir et ceux de musique russe du XXème siècle savent qu’il existe un Gershwin russe. Qu’il s’appelle Tsfasman et que sa musique est à même d’exaucer tous les voeux d’un jazz enthousiaste et classique, envoûtant et captivant. Les habitués du Bal Blomet et les curieux de l’histoire de Paris et ses lieux de nuit savent aussi qu’ici on dansait, sans tabou ni frontière…

Alors ce soir, rêvons et dansons, comme dans les comédies musicales. De doux flocons de neige au blanc étincelant épousent les contours de l’ancien bal nègre. Gerschwin et Tsfasman hantent ces lieux, leur souffle traverse le mur de briques. Leur jazz savant, écrit à l’est comme à l’ouest, swingue comme s’il naissait ce soir. Quel programme ! La valse lyrique de Tsfasman fait écho à la danse de Chostakovitch et la pyrotechnie finale un clin d’oeil au couple et à la danse. Sûr, le virtuose ukrainien, pionnier du jazz en URSS, fait quelques surpris et, encore, de nombreux conquis.

Certains diront qu’ils ont vu deux pianos danser le soir de leur première au Bal Blomet… Ludmila et Arthur ou Ginger et Fred, allez savoir !

Piano Duo : Berlinskaia Ancelle

Dimitri Chostakovitch (1906-1975)

Suite pour deux pianos en fa dièse mineur Op. 6 à la memoire de Dmitri Boleslavovich Shostakovich

  1. Prélude en fa dièse mineur (Andantino)
  2. Danse en La mineur (Allegro vivo)
  3. Nocturne en ré majeur (Andante)
  4. Final en fa dièse mineur (Adagio – Allegro molto)

Concertino op. 94

George Gershwin (1898-1937)

The Man I Iove (Lady be Good), paraphrase pour deux pianos de Gregory Stone

Alewander Tsfasman (1906-1971)

Fantaisie sur “The Man I Love”

Jazz Suite, transcription de Igor Tsygankov

  1. Flocons de neige
  2. Valse lyrique
  3. Polka
  4. Mouvements rapides

En bis :

  • Toujours avec toi
  • Doigts dansant

Paris, Le Bal Blomet – Mercredi 12 février 2025, 20h

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