Un chant du cygne pour commencer, il fallait oser. Dans son ultime sonate Franz Schubert caresse une dernière fois la beauté sur un lit de regret. Sûr et inspiré, Bertrand Giraud pose les reflets lumineux d’une onde au courant qui guide vers le couchant. Une vie et un monde tout entier s’y tiennent, âme et coeur unis à jamais, résignés mais sereins. Poignant.
En seconde partie le pianiste livre un Chopin, souple et robuste, un Frédéric de chair et de notes. Pénétré et ému le public demande un bis et l’obtient. Encore Chopin, le vrai. Après les clameurs qui saluent l’artiste, le silence revient. Un peu de grâce demeure. Celle de Saint-Merry (St-Médéric), celui qui savait s’effacer pour mieux élever.
Bertrand Giraud, piano
Franz Schubert
Sonate D. 960
Frédéric Chopin
Nocturne, Op. 9 n°1
Valse en la mineur
Nocturne, Op. 48 n°1
Polonaise, Op. 44